Une première étape de notre communication a permis en quelques mois de lever plus de 400 000€ auprès d’environ 1200 contributeurs.trices. Nous les en remercions ici chaleureusement!!
Cette première levée de fonds nous rend optimistes quant à la dynamique amorcée, mais il va nous falloir, d’après nos estimations, lever une à deux fois plus pour pouvoir viser sereinement l’acquisition du premier lot de bâtiments qui sera mis en vente par l’État. Il s’agit de quatre terrains constructibles et d’un ensemble d’habitats anciens ou auto-construits, fermes et infrastructures collectives (l’auberge du Liminbout, la maison Herbin, le Liminbout squat, la nouvelle ferme des 100 noms, Saint Jean du Tertre Ferme, Saint Jean du Tertre cabane, le Moulin de Rohanne et l'Ambazada). Ces biens n'ont pas fait l'objet d'une demande de rétrocession par leurs anciens propriétaires.
Nous avons pensé au lancement du fonds que leur mise en vente par l'Etat serait rapide, il semble désormais qu’elle devrait a priori avoir lieu d’ici début 2020. Il demeure pour autant qu’il y a urgence à ce que le fonds de dotation soit en capacité d’acquérir ces premiers terrains et bâtis : notre objectif est par conséquent d’avoir levé 1,5 millions d’euros avant la fin de l’année 2019 !
Nous en appelons donc aux dizaines de milliers de personnes qui sont passées par le bocage et qui se soucient de l’avenir de ce bien commun sauvegardé par plus de quarante ans de luttes, pour nous aider à atteindre cet objectif, que ce soit par une contribution directe ou en se faisant relais de cet appel.
Par ailleurs, en ce qui concerne les terres et bâtis rachetés récemment par le Conseil Départemental, soit une bonne partie des terres cultivées par le mouvement, la situation est complexe et incertaine.
Le Conseil Départemental a en effet annoncé son souhait de garder les terres, dans un premier temps au moins, et signe, en ce moment et dans les mois à venir, une première série de baux ruraux environnementaux de 9 ans sur environ 300ha. Cela devrait permettre de pérenniser les projets existants et rendra en outre les usager.e.s de ces terres prioritaires pour l’achat en cas de cession à moyen terme. Ces terres pourront alors être mises dans le pot commun. Mais l’avenir de certains projets n’est pas encore assuré et il va nous falloir continuer à batailler pour que les terres libérées, entre autre par des départs en retraite dans les années à venir, soient dédiées à de nouvelles installations et à une agriculture qui ne dégrade pas le bocage.
Pour ce qui est des bâtiments anciens occupés, ainsi que des terrains sur lesquels se situent des lieux de vie auto-construits, la position du Conseil Départemental est moins claire. Il est possible qu’il signe des baux aux habitant.e.s actuel.le.s et assume un certain nombre de travaux, mais il peut aussi les revendre et laisser ces travaux à la charge des acquéreurs. Précisons en outre que si l’équipe actuelle élue du département décide de rester propriétaire de terres, bois et bâtis, il est tout à fait possible qu’une équipe suivante décide de les remettre sur le marché.
Une lutte pour l’accès à la terre continue donc de se jouer pour que le foncier aille en priorité, non pas à l’agrandissement de fermes conventionnelles alentour, mais à des projets agricoles issus du mouvement.
Enfin, à propos de la forêt de Rohanne, des échanges sont en court entre Abrakadabois, le département et l’ONF pour que l’entretien de la forêt reste pris en charge par ses usager.e.s direct.e.s par le biais du collectif Abrakadabois. Le Conseil Départemental affirme pour l’instant vouloir garder la propriété de Rohanne. Il pourrait toutefois revendre d’autres parcelles boisées.
Nous devons nous donner les moyens pour que le fonds de dotation puisse se porter acquéreur lors des mises en vente à venir, que ce soit à court, moyen ou long terme. Nous comptons sur vous !