L’été a été chaud, marqué non seulement par des températures caniculaires, mais aussi par une intense activité agricole et des chantiers à foison… Le rassemblement ZadEnVies en juillet a été l’occasion de rencontres et d’échanges y compris avec des personnes dont beaucoup n’étaient jamais venues sur la zad.
En cette rentrée qui s'annonce tout aussi chaude, nous voulions faire un point de situation à propos de la zad et du fonds de dotation La terre en commun.
Un mot d’abord sur la question des usages, qui est loin d’être réglée.
Pour ce qui est du foncier agricole : Le mouvement pour un avenir commun dans le bocage a déjà réussi, grâce à une dynamique d’installations paysannes, à se positionner sur 310 hectares de terres. Une partie est d’ores et déjà signée en baux, une autre devrait l’être dès l’obtention des dernières autorisations d’exploiter. Mais la situation est loin d’être stabilisée pour tous les projets d’installations issus de la lutte !
C’est pourquoi nous nous sommes positionnés sur de nouvelles terres à l’automne. L’enjeu est de continuer de faire grandir un espace d’expérimentations sociales et agro-écologiques aux portes de Nantes. Dans la situation actuelle, nous devons rester mobilisés afin d’asseoir définitivement les installations issues du mouvement.
Le 17 septembre, la CDOA (Commission d’Orientation et d’Attribution des terres) s’est réunie à Nantes. C’est cette commission qui alloue les terres agricoles dans le département. Nous nous sommes donc rassemblés devant la Préfecture afin d’exiger que les critères administratifs d’attribution soient clairement et justement appliqués pour déterminer la répartition définitive de 220 hectares de terres non historiques sur la zad. Il s’agissait ainsi de rappeler que nos petites installations paysannes respectueuses du bocage devaient être prioritaires sur l’agrandissement de grosses fermes. Les décisions de cette commission ont une nouvelle fois montré que le clientélisme et les négociations de couloir ont pris le pas sur l’application de ses propres critères. Pour plus de détails sur ces décisions, voir le communiqué de presse.
A l’heure où les pouvoirs publics refusent obstinément de trancher en faveur des installations paysannes, comme ils refusent de prendre les décisions indispensables à la possibilité même d’un avenir sur cette planète, il est plus que jamais crucial de faire monter la pression, de toutes parts. Dans cette optique, nous appelons d’ores et déjà à une manifestation ultérieure le 26 octobre prochain sur les terres de la ZAD. Si l’administration n’a pas réagi d’ici là, nous mènerons sur le terrain les actions qui s’imposent.
Pour ce qui est de l’habitat, en dur ou léger (mobile, yourtes, cabanes…) rien n’est réglé, et ne peut l’être avant l’adoption du PLUI (plan d’urbanisme intercommunal) à la fin de l’année. Les négociations avec la Communauté de communes se poursuivent pour que nos manières d’habiter le bocage, dont les Naturalistes en Lutte ont démontré qu’elles jouaient en faveur de la préservation de la biodiversité, puissent continuer à exister.
Quand la bataille sur la question des usages s’apaisera, le moment viendra de s’engager pleinement dans la phase d’acquisition des terres et bâtis, en propriété collective, par le biais du fonds de dotation. Nous y sommes prêt.es. Une commission a travaillé d’arrache-pied à l’évaluation des biens afin de proposer une stratégie d’achat aux propriétaires, notamment l’Etat et le Conseil Départemental. Un rendez-vous avec ces interlocuteurs devrait avoir lieu dans les prochaines semaines. Nous travaillons également sur les types de baux qui pourraient être signés sur les biens acquis, des baux respectueux du vivant dans le bocage.
Dans cette optique et afin d’être en position de force dans les négociations, nous devons continuer notre levée de fonds. Celle-ci a d’ores et déjà dépassé 600 000€, rassemblés 9 mois et grâce à plus de 2000 contributeurs ! C’est donc extrêmement encourageant et nous rend confiants sur la possibilité d’atteindre notre objectif d’un million et demi d’euros début 2020. Pour cela, nous allons avoir besoin de toutes les énergies !
Nous prévoyons une série de rencontres pour présenter la situation afin que des groupes, des comités de soutien ou autres, puissent mieux comprendre les enjeux du moment, poser des questions, etc. Si vous désirez organiser une telle rencontre dans votre localité ou région, n’hésitez pas à nous contacter via laterre@encommun.eco.
Merci également de relayer l’appel à dons, des flyers sont pour cela disponibles, nous pouvons en poster sur demande. Tous les dons comptent : mêmes les dons les plus modiques participent à la dynamique générale et affirment le large soutien à nos initiatives !
En vous remerciant encore de votre soutien, qui continue à nourrir nos énergies!